Après avoir vu la réalisation du piètement, examinons ensemble comment fabriquer le plateau …
Nous avons vu dans la première partie comment réaliser un piètement d’établi simple mais solide …
Voyons maintenant comment réaliser un plateau dont la plupart des idées proviennent de la table MFT3 de Festool … le prix en moins ! J’ai en effet, un très court instant, imaginé commander le plateau de la table Festool puisqu’il se vend en pièce détaché … mais le prix d’une part (90 euros), la taille non adaptable (environ 1m10 x 77 cm) et trop petite pour ce que je souhaitais faire m’ont poussé à réfléchir pour réaliser un gabarit, bien aidé en cela par mon interview récente de Santé, le génial inventeur et roi – empereur devrai-je dire – du gabarit …
Un gabarit ? Pour quoi faire ?
En effet, le but du jeu est de tracer un réseau de trous parfaitement perpendiculaires … nous verrons dans la 3ème partie pourquoi.
J’ai choisi, comme Nicolas le Copain des Copeaux, des trous de diamètre 20 mm (idem table Festool) espacés de 10 cm (96 mm pour Festool … sans doute adapté à la taille de leur serre-joint).
Pour cela, plusieurs solutions. La solution que j’ai retenue est de réaliser un gabarit et d’utiliser ensuite ma défonceuse munie d’une bague à copier et d’une fraise droite de diamètre 20 mm.
Bague à copier de 30 mm et fraise droite de 20 mm
Comme ma bague à copier a un diamètre de 30 mm, j’ai fait réaliser un gabarit par un collègue – mille mercis à lui ! – qui possède un tour et une fraiseuse à commandes numériques.
Ce gabarit possède 2 rangées de trous de diamètre 30 mm espacés de 10 cm et dont le parallèlisme et la perpendicularité sont garantis par la fraiseuse numérique au 1/10 ème de millimètre : LAR-GE-MENT suffisant pour ce que l’on souhaite réaliser !
Pour réaliser le réseau de trous, j’ai donc fixé le gabarit une première fois avec des serre-joints et j’ai usiné 2 premières rangées de trous comme ceci :
Le gabarit en medium de 16 mm est constitué de 2 rangées de trous Pour percer les 2 premières rangées, j’ai fixé le gabarit à l’aide de moults serre-joints.
Il m’a fallu ensuite réaliser des pièces de centrages. Ce sont des cylindres de diamètres 30 mm avec un épaulement et un diamètre 20 mm. Là encore, la concentricité est obtenue grâce à la précision du tour de mon collègue.
La fameuse pièce
Ces pièces de centrage se placent d’une part dans les trous déjà réalisés sur le plateau de l’établi et d’autre part sur le gabarit. On garantit ainsi que la 3ème rangée – et toutes les suivantes – seront bien parallèles les unes aux autres :
On devine la planche de contreplaqué qui m’a servi de martyr En effet, si l’on n’utilise pas de martyr, la fraise éclatera le plateau de medium en fin de passe
Et le tour est joué :
Mon plateau d’établi mesure 180 x 80 cm. Pourquoi ?
Et bien pour la largeur, il s’agit de la largeur exacte de la plus petite règle de guidage Festool que je possède. 80 cm c’est assez large pour réaliser le montage de la plupart de mes meubles. Après un mois d’utilisation, cela me parait idéal !
Quant aux 180 cm de longueur, ils ont été dictés par l’encombrement et la circulation dans l’atelier, qui n’est autre que mon garage avec un accès au jardin. Il faut donc que tous les utilisateurs puissent jouir de cet espace 😉
A l’usage, c’est bien ! Mais pour mon utilisation, 2 mètres auraient été un plus …
Quel matériau utiliser ?
Pour le matériau, comme je ne voulais pas dépenser des cents et des milles, le choix s’est vite restreint. En effet, les qualités indispensables d’un plateau d’établi sont sa planéité et sa stabilité dimensionnelle dans le temps. J’ai donc hésité entre le médium et le contreplaqué. Le contreplaqué est plus solide à épaisseur équivalente mais il est plus cher alors va pour le mdf !
Pour l’épaisseur, plus c’est épais, mieux c’est ! Surtout si vous envisagez de taper dessus ! Pour mon usage, j’ai choisi 22 mm, comme la table MFT3 de Festool, me permettant d’utiliser les serre-joints de cette même marque facilement. En effet, si le plateau est plus épais, les trous de 20 mm risquent d’être trop petits pour le passage des serre-joints.
Enfin, pour la fixation du plateau d’établi sur le piètement, j’ai choisi – mais ça n’est pas l’idéal – de visser directement sur le piètement. Bien entendu, j’ai réalisé un pré-perçage et fraisé un logement pour la tête de la vis afin que celle-ci ne dépasse pas du plateau.
A très bientôt pour la 3ème partie de cet article où nous verrons quels sont les avantages et inconvénients d’un tel établi !
ps : Pour réaliser ce plateau, j’ai pris des idées ici et je les ai adaptées …
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Alors, si j’ai bien compris, on peut faire un établi avec deux mains gauches, à condition que les mains droites soient celles d’un copain qui dispose d’une fraiseuse et d’un tour à commande numérique ?
bien vu 😉
Mais puisque tu es si attentif, tu auras remarqué dans la première partie que je précise le niveau de réalisation de ce meuble : intermédiaire selon la définition propre à ce blog. Cela signifie que ce n’est pas réalisable avec du matériel de débutant.
Pour obtenir un réseau de trous perpendiculaires avec un bonne précision, il n’y a pas de miracle, même avec une perceuse à colonne, vous n’obtiendrez pas la précision escomptée … même si celle-ci sera bonne …
Les purs débutants pourront se contenter d’un plateau sans réseau de trous ou alors d’un réseau de trous réalisé à la perceuse ! Ce qui permettra déjà bien des choses par rapport à un établi acheté en grande surface de bricolage.
Nous verrons dans la 3ème partie pourquoi j’ai besoin d’un réseau de trous précis. La plupart des bricoleurs s’en passeront … Il s’agit d’un choix personnel.
Pour finir, j’ai un scoop : je suis gaucher 😉
Pas convaincu… Le réseau de trous sur tout le plateau, je l’aurais fait faire au copain avec sa machine à commande numérique (à moins que sa machine ne soit trop petite), ça laisse du temps pour des activités autrement plus ludiques.
Tu as vu juste, la machine de mon collègue était trop petite pour réaliser le plateau en entier 😉 . Par ailleurs, la solution gabarit me permet de reproduire le réseau de trous précisément pour un autre établi si besoin.
Encore une fois, ce réseau de trous n’est pas indispensable mais simplement inspiré de la table MFT3 de Festool.
Merci encore de tes commentaires
Merci pour cette suite de la fabrication d’établi.
Ça commence à prendre forme.
Ça devient intéressant.
De rien 😉
Content que cela vous plaise …
Juste une remarque, je trouve que 22 mm d’épaisseur pour un plateau d’établi, c’est peu. De plus le médium est beaucoup moins résistant que du bois massif. C’est peut-être moins couteux, mais s’il faut le remplacer dans 2 ou 3 ans ou est l’économie ?
Très bonne remarque !
Je me suis posé la même question …
Ma réponse – mais il appartient à chacun de choisir en fonction de son utilisation – est d’une part que la table MFT3 utilise cette épaisseur, de même que tous les établis workmate que j’ai pu utiliser.
Pour assurer la rigidité, il suffit que le plateau soit supporter tous les 50 cm environ (45 cm pour mon piètement)
A l’usage, je vous assure que la rigidité est suffisante.
Mais je RE-précise que je ne « tape » pas sur cet établi … je ne m’en sers que pour le montage et l’usinage.
Votre remarque est toutefois légitime et j’ai longuement hésité avec du contreplaqué de 25 mm d’épais.
Ayant un gabarit, je me suis dit qu’il serait vite fait de refaire un plateau si besoin … au final, ce plateau m’a couté 30 euros de souvenir. S’il me fait 3 ans, il sera largement amorti par rapport aux 90 euros du plateau de la table MFT3.
Après, je l’ai dit dans l’article, plus c’est épais, mieux c’est pour la résistance … il serait juste plus difficile de passer vos serre-joints (mais pas impossible non plus …).
Merci pour ce commentaire constructif
On attend la suite avec impatience ! 🙂
merci mais ne sois pas trop pressé pour la 3ème partie de l’article.
Je travaille sur d’autres sujets actuellement 😉
Eh bien je le trouve pas mal cet établi. Par contre c’est vrai que 22mm de MDF c’est p-e un peu juste j’aurais choisi du HDF ou bien contreplaqué… Après 2 ou 3 ans c’est su r que le MDF aura morflé et en même temps… ca permettra de faire un nouvel établi avec des mains moins gauches d’ici là 😛
Sinon c’est bien, je conseille de le faire pour l’utilisation des serres joints c’est super.
Cordialement.
Merci pour ta réponse.
Je souhaite intégrer la possibilité d’utiliser une défonceuse sur cette table comme indiqué sur ce site américain.http://www.woodwerks.com/festop/
Par ailleurs j’ai trouvé des profils sur cet autre site , http://cgi.ebay.fr/FESTOOL-Tischprofil-MFT-3-TP-2000-LA-Nr-496824-/250901279677
Cordialement,
Jean-Louis
Merci Jean-Louis pour ton commentaire,
Au début, j’imaginais clairement la même chose que toi. Et puis j’ai découvert une petite astuce dont je parlerai prochainement.
Du coup, mon établi va rester tel quel pour ce qui concerne cet aspect.
merci encore
Salut,
j’ai cherché (rapidement) mais je ne trouve pas la suite, partie 3, qui a l’air prometteuse … Un oubli de publication?
Et si tu devais le refaire aujourd’hui, que changerais tu?
Merci pour ce blog intéressant !
hé hé 😉
Tu es le 36 978 ème à me poser la question. Je vais donc faire un effort pour écrire cette 3ème partie, pour laquelle je souhaiterai être complet.
Si cette 3ème partie n’est pas écrite, c’est simplement parce que je m’étais donné un an pour tester et faire un retour sur ce qui fonctionne et ce qui fonctionne moins bien.
Je peux déjà te dire que si c’était à refaire, je referai le même, exactement. J’ai juste ajouté qqs accessoires dont je parlerai dans la 3ème partie.
Le seul truc pénible, c’est la poussière qui tombe sur les rangements en dessous. L’ajout d’un étage pour récupérer la poussière serait un plus … mais il ne faut pas que cela gêne le passage des serre-joints.
Merci pour le commentaire.
ok,
alors on attends !!
mais la demande est bien là !!!
Je confirme, on attend avec impatience.
Le mien est en cours de montage. J’ai plutôt opté pour un plateau de 30 qui sera monté sur un piètement métallique récupéré sur un établi mécano (un Tiro Clas – stabilité garantie ….). Il a juste fallu rehausser les pieds. Le plateau est un peu plus grand que le tien (200×100). J’ai plus de place aussi. Je suis en train de regarder pour le diamètre de la grille de trous. A priori vu l’épaisseur, je vais monter à 25 pour faciliter le passage des serre-joints.
C’est une bonne idée d’agrandir le diamètre des trous si tu prends un plateau de 30 mm.
Toutefois, je le répète : 22 mm suffisent amplement … pourvu qu’il y ait assez de traverses pour supporter le plateau.
Après un an de pratique sur cet établi, je ne changerai pour rien au monde !
Bonjour,
Avant toutes choses,milles merci pour votre sujet. C’est très intéressant. Je suis un débutant et j’aimerais me lancer. Mais le prix des établi (avec peu de fonctionnalité) restent assez chers. J’ai donc voulu suivre vos conseils.
Par ailleurs, serait il possible de vous emprunter votre gabarit ou de vous en acheter un, ainsi que deux pièces de calage en acier ?
Je ne connais malheureusement personne qui pourrait m’en faire.
Je suis parti sur des dimensions équivalentes aux vôtres, donc ça devrait être parfait.
Si vous aviez un morceau de MDF qui trainait, j’en serais fort heureux. Je vous l’achèterai avec plaisir. Car j’ai peur de ne pas être assez précis avec mon équerre et ma latte d’acier… 🙁
Email : viltys@gmail.com
Bien à vous.
merci, j’ai trouve la 2eme partie
Beau travail!
Pour mon établi (http://cavacouper.blogspot.ca/2014/02/letabli-troisieme-partie.html) j’ai utilisé deux feuilles de contreplaqué de 3/4″ (1.9 cm), et un panneau de HDF facilement remplaçable, car fixé avec du ruban adhésif double face. Le résultat est vraiment interessant, sans que ça coute trop cher.
Bonjour,
Sous vos liens et précieux conseils, je me lance avec mon beau pour réaliser un établi.
Pourriez vous me préciser comment sur votre gabarit, vous avez définis les 10 cm d’écart ? …Est ce bel et bien depuis le bord du gabarit jusqu’à l’entraxe du premier perçage et ainsi de suite pour les suivants ?
Ne vous resterai il pas, un ou deux cylindre pour le centrage à tout hasard ?
Merci d’avance,
Cordialement,
Florent.
L’entrave est de 10 cm entre chaque trous (96 mm sur la MFT3).
Par rapport au bord, je ne me souviens plus mais de toute façon, cela doit dépendre de la façon dont vous choisirez de positionner votre plateau sur votre piètement. Faites un plan et tout se passera bien.
Pour la 2eme question, je garde précieusement mes cylindres centreurs.
Merci pour votre commentaire
Bonjour,
Suite à votre lien, vous évoquez avoir fixé votre plateau mdf en vissant directement sur le piètement. Mais vous dites, qu’à vos yeux, ça n’est pas l’idéal.
Quelle solution vous apparait la mieux adapté, en terme de montage, de robustesse, et de praticité ?
Nous avons bien avancé avec mon beau père, dans le projet. Les choix des matériaux. La liste des fournitures. L’outillage. Et d’ici quelques jours, nous aborderons les premières découpes. Paris ne s’est pas construit en un jour !!!
Merci pour vos précieux conseils…
Cordialement,
Florent
Bonjour,
Suite à votre lien, vous évoquez avoir fixé votre plateau mdf en vissant directement sur le piètement. Mais vous dites, qu’à vos yeux, ça n’est pas l’idéal.
Quelle solution vous apparait la mieux adapté, en terme de montage, de robustesse, et de praticité, pour fixer le panneau à l’établi, s’il vous plait ?
Nous avons assembler l’établi, et sanglé le tout, le temps de 24h à 48h. Pour permettre à la colle de sécher.
Merci pour vos précieux conseils…
Cordialement,
Florent