Suite et fin de la réalisation de la bibliothèque en chêne massif ...
Réalisation d’une bibliothèque en chêne : revoilà le gabarit Kreg !
Dans la première partie, nous avons vu comment réaliser les montants latéraux dans les règles de l’art. Voyons maintenant comment réaliser tout le reste …
Rappelez-vous, la bibliothèque doit être démontable en cas de déménagement. J’ai donc opté pour le gabarit KREG – encore lui – pour assembler la bibliothèque. Les 2 montants latéraux sont donc reliés entre eux par 6 traverses vissées par le système de vis biaise que j’ai décrit longuement dans la leçon n°3.
Voyons en images ce que ça donne … Vous verrez que le gabarit Joint Genie n’est pas en reste et a plus d’une astuce dans son sac !
Réalisation d’une bibliothèque en chêne massif : tutoriel en images
Il faut commencer par raboter et dégauchir les traverses pour obtenir des parallélépipèdes « parfait ». Sur cette photo, les traverses de gauche ne sont pas encore dégauchies alors que celle de droite le sont. Celles de droite – plus épaisses – vont aller en façade du meuble tandis que celle de gauche – plus fines par souci d’économie – iront à l’arrière du meuble, invisibles.
Les montants et les traverses sont perçées à l’aide du gabarit Joint-genie. Revoyez la leçon n°3 pour vous remémorer son fonctionnement. Les traverses sont en effet assemblées par tourillons – pour la solidité et pour faciliter le montage du meuble – mais ne seront pas collées pour assurer un éventuel démontage ultérieur. En plus des tourillons, il y aura donc des vis biaises comme dit plus haut.
Perçage de l’emplacement des tourillons sur les traverses
Perçage de l’emplacement des vis biaises avec le gabarit Kreg pocket hole (cette version ne coûte qu’une vingtaine d’euros)
J’ai arrondi tous les angles des traverses à l’aide d’une fraise quart de rond de faible diamètre, juste pour adoucir les arêtes. J’ai également passé une arête sur chaque traverse de façade à la fraise 1/4 de ronde de 16 mm pour maintenir l’aspect arrondie de la bibliothèque (souvenez-vous, j’ai remplacé les corniches par des coins arrondis de 16 mm).
Sur cette photo, on voit également un tasseau qui servira à maintenir le fond de la bibliothèque et le dessus, tout deux en contreplaqué. Ce choix du contreplaqué a été dicté par le besoin d’un bois résistant qui ne se dilate pas.
Il est temps de faire un assemblage à blanc (i.e. sans collage) pour vérifier que rien ne cloche et ré-ajuster si besoin.
Il reste une dernière étape avant les finitions et l’assemblage final. Il faut percer un réseau de trous pour accueillir les taquets qui permettront de régler la hauteur des tablettes de la bibliothèque. Traditionnellement, ces trous sont espacés de 32 mm. J’ai utilisé le joint-genie là-encore. Les trous sont espacés de 32 mm – génial ! – mais font 8 mm de diamètre, ce qui est un peu gros au final. en dehors de cet aspect esthétique, le joint-genie trouve ici pour moi une nouvelle utilisation bien pratique. Les taquets seront donc des tourillons de 8 mm recoupés en deux. Revoyez la leçon n°3 pour le mode d’emploi du Joint Genie.
Je ne détaille pas la réalisation des portes, dans les règles de l’art car ce sera l’objet d’une prochaine leçon !
Pour les tablettes de la bibliothèque, j’ai choisi des panneaux de pin de 18 mm pour des raisons d’économie : inutile d’utiliser du chêne pour des panneaux qui seront recouverts de livres et donc invisibles au final.
J’ai toutefois souhaité ajouté une baguette de chêne en façade. Ce trompe-l’oeil donne l’impression que la tablette est en chêne de forte épaisseur. Cela contribue à l’aspect rustique du meuble.
Comme vous pouvez le voir sur cette photo, la baguette sera assemblée à l’aide de tourillons … le joint-genie a encore sévi. Pensez à bien repérer la face de référence, avec une croix par exemple qui partira facilement lors du ponçage.
Voici ce que ça donne, sous divers angles, avec les détails. Cette astuce permet de faire des économies et est réalisable facilement avec le gabarit joint-genie. Notez que là encore, j’ai arrondi une arête à l’aide d’une défonceuse munie d’une fraise quart de rond de 16 mm. Il ne reste maintenant « plus qu’à » poncer tout le meuble (grain de 120 puis de 180), passer une couche de fondur, égrainer à la laine d’acier, passer une couche de cire.
Ensuite, il est temps d’emballer le colis et de le livrer – après plus de 5 heures de route – chez mes parents pour l’assemblage.
Le montage s’est déroulé sans bavure … ouf ! Des heures de boulot mais le résultat est à la hauteur et le plus important à mes yeux, plaît à mes parents.
Vue de trois quarts.
Zoom sur le bas du meuble dont on a peu parlé mais qui est très important. Pour contreventer le meuble (que sa forme rectangulaire ne devienne pas un losange brinquebalant), j’ai cloué sur le fond du meuble et l’arrière un panneau de contreplaqué (5 mm d’épaisseur pour l’arrière et 15 mm pour le fond). Le fond est cloué sur des tasseaux eux-mêmes fixés aux traverses. L’arrière est cloué dans une feuillure, réalisée à l’aide d’une défonceuse sur l’arrière du meuble.
Ces 2 éléments sont indispensables pour la solidité du meuble.
Zoom sur les portes qui m’ont donné un peu de fil à retordre au moment de l’ajustement. En effet, je les ai réalisée à 600 km de là et le meuble n’était pas assemblé pour me permettre de les ajuster.
La bibliothèque se remplit doucement …
Le pin, après une couche de fondur et une couche de cire couleur « chêne moyen » a un bel aspect patiné à l’ancienne …
On aperçoit le haut de la bibliothèque qui a été arrondi.
J’aime beaucoup mes tablettes. Un peu d’auto-congratulation – sans excès – ne fait jamais de mal 😉
Une belle conclusion pour « quelques » heures d’un travail absolument passionnant. J’ai appris plein de choses. J’espère vous en avoir transmise aussi avec ces deux longs articles !
Fabrication d’une bibliothèque en chêne massif : conclusions
Ces deux articles sur la réalisation d’une bibliothèque en chêne massif se terminent. J’espère qu’ils vous auront donné envie de vous lancer.
Même si j’aime tester et mettre au point toutes sortes de techniques simples et rapides pour vous aider, j’adore également prendre mon temps, flâner dans l’atelier en apprenant / utilisant certaines techniques ancestrales qui donnent naissance à des meubles plus conséquents, plus imposants. Cela constitue de beaux projets qui m’occupent en fil rouge tout au long de l’année.
Outils utilisés dans cet article :
Incoming search terms:
- FABRIQUER SA BIBLIOTHEQUE (44)
- faire sa bibliotheque soi meme (43)
- construire une bibliothèque en bois (42)
- faire une bibliotheque en bois (39)
- fabriquer bibliothèque bois (37)
- construire sa bibliothèque (37)
- meuble do it yourself (35)
- fauteuil en palette (34)
- fabriquer un canape soi meme (33)
- fabriquer un canapé avec des palettes (33)
Très belle réalisation, et encore une fois, parfaite illustration de l’utilisation de mes 2 gabarits préférés pour l’assemblage. Tourillons avec le Joint Genie qui assurent solidité et rigidité des assemblages et le gabarit à vis biaises Kreg pour le maintien des serrages.
Pour les taquets, j’utilise aussi le Joint Genie, mais avec un canon de perçage acheté chez M&P qui a un diamètre extérieur de 8mm, et 5mm intérieur, donc, il s’insère parfaitement dans le JG et guide parfaitement la mèche de 5mm…. par contre, c’est un peu laborieux et je me suis, depuis, réalisé une planche de bois avec des trous de 5mm espacés de 32 (en utilisant le JG et le canon de perçage). En faisant attention, les trous ne prennent pas trop de jeux, et cette planche peut durer un temps certains.
Merci pour l’astuce !
Et très content de te revoir par ici 😉
je ne suis pas certaine même avec toutes tes explications de faire la même !!! car là c’est un vrai travail de pro BRAVO, sachant que tu ne fais ça que depuis peu
félicitations
gros bisous
Nath
merci pour les compliments 😉
mais n’exagérons rien, je suis encore bien loin du niveau professionnel. Mais encore une fois, ce qui compte, c’est de se faire plaisir et de faire plaisir aux gens qu’on aime.
A bientôt Nath !
Splendide, bravo!
Chouette projet, très bien réalisé.
Mais surtout merci pour le partage, très intéressant !
Bonne continuation,
Alex
Salut Yoan,
J’ai une petite question concernant le dégauchissage, j’ai suivi le lien vers ton article mais je voudrais savoir en gros comment ça marche, tu rabotes les planches pour qu’elle retrouvent la forme que tu recherches ? Et ensuite tu tailles aux bonnes dimensions ?
Ce qui impliques qu’il faut prévoir de la marge au moment ou tu choisis tes planches ?
Merci d’avance.
J.Charles
Bonjour J-Charles et merci pour ton commentaire.
J’essaierai de faire un petit tutoriel à la rentrée car je prépare en ce moment un déménagement.
Je ne l’ai pas encore fait car je voulais avoir un peu de recul sur cette technique et cette fabuleuse machine qu’est la raboteuse / dégauchisseuse.
En très grossier, il faut dégauchir 2 faces sur ta planche de bois (c’est-à-dire pour obtenir 2 faces bien planes à 90°) puis tu rabotes les 2 autres faces pour obtenir la section de bois désirée.
Après seulement, il te reste à découper la planche à la bonne longueur …
Est-ce plus clair ?
Dans tous les cas, oui, tu l’as bien compris, entre du bois brut et du bois raboté / dégauchi, il y a de la perte de matière.
Cette perte peut-être seulement de l’ordre du millimètre si tes planches étaient belles au départ mais peut représenter plusieurs millimètres si les planches étaient gauches (tordues).
Merci de m’avoir permis de préciser ce point.