Suite de la leçon n°3 : nous poursuivons l’étude des tourillons avec un nouveau gabarit, le joint genie …
Joint Genie : gabarit idéal pour les tourillons ?
Comme j’ai eu l’occasion de l’expliquer dans la première partie de cette leçon, l’assemblage avec des tourillons est l’un de ceux qui nécessitent le plus de précision. Pour le réussir à coup sûr, pas d’autre choix que d’adopter un gabarit. Dans la première partie de la leçon, je vous ai présenté un gabarit wolfcraft qui, malgré certains défauts, présentent les avantages d’être facile d’emploi et assez bon marché.
Découvrons aujourd’hui en images un autre gabarit que je possède et que j’ai brièvement décrit dans un précédent article : le Joint Genie.
Joint genie : le mode d’emploi
Copie du mode d’emploi du joint genie que l’on peut trouver sur le site officiel. Ce schéma explique comment placer le gabarit lorsqu’on veut assembler 2 piéces de bois (planches ou panneaux par exemple). Pour ne pas vous tromper, je vous recommande de placer les 2 pièces dans la position dans laquelle vous souhaitez les fixer. Placer ensuite le gabarit sur l’une de ces 2 pièces en suivant les instructions ci-dessus et percez. Replacez la pièce comme au début et répétez l’opération avec la 2ème pièce. Si vous ne procédez pas ainsi, pensez à repérer les différentes pièces et les différents assemblages sous peine de vous tromper de surface de référence et d’obtenir des assemblages imparfaits voire impossibles. A l’instar de la Domino de Festool, ce gabarit est très simple d’utilisation et ultra précis mais il nécessite une petite gymnastique d’esprit pour repérer les surfaces de référence sans se tromper. Entrainez-vous sur des chutes si besoin.



Il ne vous reste plus qu’à régler la profondeur de perçage (revoir la première partie de la leçon si besoin) à l’aide de la butée de profondeur livrée avec le gabarit. Fixez ensuite le gabarit soit à l’aide de 2 serre-joints comme sur la photo ci-dessus soit le vissant sur la pièce de bois. Les vis sont fournies dans le coffret et ne vous inquiétez pas, les trous qu’elles laisseront sont placés sur une partie invisible de l’assemblage final. Dans le cas de la photo ci-dessus, j’ai également utilisé la butée latérale (à gauche sur la photo) en appui sur le bord libre de la pièce de bois. Notez au passage un petit inconvénient du gabarit Joint Genie par rapport au gabarit wolfcraft : il nécessite soit un moyen de serrage vertical (pour pouvoir fixer les serre-joints comme sur la photo et percer aisément) soit d’avoir une visseuse sous la main pour visser le gabarit. Si comme moi vous n’avez qu’une perceuse-visseuse, vous devrez tantôt mettre l’embout de vissage pour fixer le gabarit, tantôt mettre l’embout de perçage pour percer les trous, c’est plutôt fastidieux sur les longues séries de trous ! Par chance, j’ai un moyen de serrage vertical sur mon établi mais je sais d’expérience que ce n’est pas le cas quand on débute.
Percez ensuite tous les trous souhaitez. Il est possible de prolonger la série de trous sur la longueur en décalant le gabarit et en mettant un tourillon dans l’un des trous déjà effectués pour que la série de trous soit reproductible sur l’autre pièce de bois.
En dehors de l’inconvénient cité au-dessus, une fois fixé le gabarit, la série de trous se réalise en un éclair, bien plus rapidement qu’avec le gabarit wolfcraft.
Recommencez la série de trous sur le 2ème panneau. Si vous ne vous trompez pas avec les surfaces de référence, les séries de trous seront rigoureusement identiques (aux quelques imprécisions de perçage près) et l’ensemble s’assemblera comme par magie. Sur la photo, compte tenu du nombre important de tourillons (rendant au passage l’assemblage ultra solide), j’ai dû utiliser un marteau et une cale martyr pour ne pas abîmer les panneaux. L’emploi d’un maillet est préférable.
Joint genie craftsman : pour plusieurs rangées de trous parallèles
L’une des particularités du gabarit que j’ai choisi (joint-genie version craftsman) est de pouvoir assembler le gabarit court et le gabarit long pour réaliser des rangées de trous parallèles. Sur la photo, j’ai placé les 3 butées en contact avec les surfaces de référence et j’ai fixé le gabarit avec les vis. La fixation est obligatoire si l’on veut un assemblage parfait.
Ca donne ça ! En 2 temps, 3 mouvements !
Pour prolonger les series de trous à l’infini et conserver le parallélisme, rien de plus simple : il suffit d’insérer 2 tourillons dans le gabarit comme sur la photo et de les introduire dans la dernière rangée de trous effectuée. Il ne vous reste plus qu’à percer une nouvelle rangée et ainsi de suite !
Ca donne ça ! Ces rangées de perçage parallèles permettent d’entrevoir de multiples opérations ! Il devient possible de fixer des pièces de fortes épaisseur voir de remplacer certains assemblages ténons/mortaises par un assemblage de ce type. Pour ce faire, il faudra néanmoins utiliser des tourillons beaucoup plus longs que ceux présentés sur la photo (tourillons standard de diamètre 8 mm et de longueur 40 mm). Pour cela, achetez des tourillons à recouper, lisses ou rainurés si vous collez. On les trouve en barre d’un mètre dans toutes les grandes surfaces de bricolage.

L’outil le plus polyvalent du monde ?
Pour conclure, ce gabarit m’a paru bluffant ! Bluffant de compacité (on l’emporte partout sans souci), de simplicité (une perceuse suffit pour l’utiliser) et de polyvalence (à lui seul il remplace de nombreux types d’assemblage). La société Joint Genie le décrit comme l’outil le plus polyvlent du monde. Je ne suis pas loin de le penser. Bon, je n’ai pas testé pléthore de gabarit non plus.
Ce gabarit est rapide d’utilisation, à tel point que je me surprends à l’utiliser très souvent pour des petits assemblages, là où j’utilisais la Domino auparavant. En effet, je l’ai toujours sous la main ainsi que ma perceuse alors que la Domino doit être sortie du systainer, branchée, réglée …
Rappelons malgré tout pour finir quelques défauts – sans conséquence pour mon utilisation – mais qui devrait faire réfléchir les purs débutants :
- Pour travailler dans des conditions idéales, il vous faut un moyen de serrage vertical. Bien sûr, on peut s’en passer mais on perd en ergonomie et en précision. Sous ses airs d’outil de chantier parfait, je définirais plutôt ce gabarit comme un outil d’atelier idéal et ultra-polyvalent. La nuance étant que sans mon établi, cet outil me paraît moins pratique que prévu,
- L’idéal est également de disposer d’une visseuse pour fixer le gabarit et d’une perceuse pour percer les trous. Je sais que c’est rarement le cas quand on débute (NDLR : à l’heure où j’écris ces lignes, je ne dispose toujours que d’une seule perceuse/visseuse sans fil). Sans cela, on est toujours en train de changer d’embouts et les longues séries de trous peuvent devenir fastidieuses voire très longues (dans ce cas, je préfère ma Domino … le temps passé pour la sortir de la boîte, la régler et la brancher est largement rentabilisé par la suite)
Malgré ces 2 tout petits défauts, cet outil est proprement bluffant et ultra polyvalent. Il est un peu cher mais il remplace à lui seul de nombreux autres outils et ne nécessite que l’emploi d’une perceuse. C’est sans nul doute un très bon choix pour débuter. De plus, il faut bien avouer que je deviens exigeant. La liste du matériel que je possède s’agrandit doucement et le nouvel outillage doit être sans défaut pour que j’ai envie de l’utiliser.
Mais un signe ne trompe pas : ce Joint Genie sort très souvent chez moi pour les petits assemblages …
A très bientôt pour la 3ème et dernière partie de cette leçon où nous abandonnerons l’assemblage à tourillons pour l’assemblage à vis biaises avec le gabarit Kreg Jig que je viens de recevoir.
ps : Merci encore à Peter Quinn, de la société Joint-Genie.com de m’avoir offert ce gabarit pour que je le teste …
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Enfin !!
Merci pour ton article concernant ce gabarit, je l’attendais depuis un petit moment. N’ayant pas de Domino, je trouve que ce gabarit serait très complémentaire à mon équipement de petit atelier. Avec mon gabarit Kreg, je pense que la boucle serait bouclée. Ton article m’aura persuadé de mon équiper mais mon budget étant restreint, il va falloir économiser !
Désolé de t’avoir fait attendre 😉
Ce blog est une aventure passionnante mais le temps me manque pour écrire autant que je le voudrais … et puis j’essaie d’être le plus complet possible et de ne pas bâcler les articles.
Merci pour ton commentaire
Je te rassure ayant déjà modéré des forums et en création actuellement d’un blog, je sais bien que cela prend du temps surtout si l’on veut bien le faire. Le faite d’avoir écrit ça, ne voulait pas dire que tu tardais mais plutôt que j’étais impatient, je suis un impatient de nature surtout quand quelque chose m’intéresse. Désolé si tu l’as pris pour toi, ce n’était pas le but et ce n’étais pas ce que je voulais dire. Tes articles sont très bien écrit et permettent à beaucoup, comme moi, de s’améliorer et de s’informer, j’en suis sûr. Si mon blog, une fois terminé, arrive au niveau qualité du tien, je serais ravi.
je ne l’ai pas du tout pris pour moi, je te rassure 😉
C’est le problème des réponses écrites …
Merci encore pour tes compliments et tous les commentaires constructifs que tu apportes ici 😉
Bonjour : )
Encore mille merci pour la passion que tu transmet dans via ce blog, je crois que c’est vraiment grâce à ce type d’initiative que je compte effectivement m’y mettre. Avant cela, créer mes meubles restait qu’un vague phantasme…
Dans cet article, je n’ai pas bien compris ce que tu nomme « un moyen de serrage vertical » ??
Merci de ce commentaire touchant … si je peux aider les gens comme toi à se lancer, j’en suis très heureux !
Merci également de me permettre d’éclaircir certains points, il ne faut pas hésiter à poser vos questions.
Un moyen de serrage vertical est un moyen de serrage (étau, presse ou autre …) permettant de fixer une planche ou un panneau de manière à le maintenir en position verticale.
est-ce plus clair ?
Merci encore pour ce commentaire et l’intérêt que tu portes à ce blog.
Cette fois ci c’est parfaitement clair. Je me rends compte que ne pas en posséder au départ n’est pas vraiment un problème insurmontable s’il ne s’agit par exemple que d’acquérir un étau… Cela me rassure quant à l’intérêt de ce gabarit ; )
On peut se débrouiller sans mais c’est bien plus pratique de pouvoir fixer la pièce à percer verticalement.
A ce titre, l’étau rend de fiers services pour les planches mais tu seras vite limité pour les pièces de grandes longueurs et/ou largeurs
Le mieux est sans doute de se fabriquer un établi soi-même et d’utiliser certaines astuces que je détaillerai prochainement.
Je possède ce gabarit depuis 4 ans déjà, en version Craftsman. Je l’utilise pour tout : les assemblages de nouveaux meubles, tout comme la réparation de meubles (achetés) qui souvent ne sont pas suffisamment robustes du point de vus de l’assemblage.
Dernièrement, je l’ai utilisé pour solidariser les pieds de ma table au plateau. Le pied est constitué de 8 morceaux de bois
Avant mon intervention, pour les 8 pièces de bois, il y avait 16 tourillons et 12 goujons excentriques, et la table grinçait au moindre mouvement.
Après mon intervention il y avait 64 tourillons et plus aucun goujon. Ces 64 tourillons assurent une rigidité extreme à ma table qui ne grince plus!
J’associe souvent ce gabarit au vis biaises : les tourillons sont là pour apporter de la rigidité à l’assemblage et les vis biaises pour maintenir le serrage.
Enfin bref, tout comme toi, je suis ravi de ce duo de gabarits
N’oublions pas qu’avec le modèle Craftsman, il est également possible avec un filet M6 de mettre les 2 pièces afin de pouvoir percer sur une plus grande longueur.
Il m’est aussi également arrivé d’avoir à les utiliser perpendiculairement l’un à l’autre pour percer des rangées de trous perpendiculaires.
Bref, ce gabarit peut facilement être adapté pour s’adapter à toutes sortes de configuration/scénario, et on n’est limité que par notre imagination.
Merci pour ces précisions !
Je ne l’ai pas encore utilisé ainsi mais j’ai effectivement oublié de préciser pour les rangées perpendiculaires 😉
Une question… tu as une domino qui est tout de même la rolls de l’assemblage. Quel intérêt dans ce cas d’utiliser un assemblage de type tourillon ? Entre un tourillon, une domino ou un lamello (ce que j’ai perso) quelle différence à ton niveau… simplement une question de prix qui induis forcément une qualité supérieure ?? Perso je trouve que le lamello à l’avantage d’un prix assez faible (comparé à la domino) avec une marge de manoeuvre dans l’assemblage.
Merci de ton commentaire.
Tu me donnes l’idée de 2 articles :
– un retour sur mon utilisation de la Domino
– un article qui s’intitulera peut-être « faut-il toujours acheter du haut de gamme ? » (la réponse étant bien évidemment non ! je manque de temps pour présenter mon outillage mais j’ai plusieurs outils Festool, ceux que j’utilise souvent mais aussi du matériel acheté chez LIDL qui me convient très bien. Tout est affaire d’utilisation).
Pour faire simple, si tu suis le blog, tu constates que j’utilise le plus souvent possible la Domino et pour les meubles de conception « simple et rapide » le gabarit Kreg que j’aime de plus en plus.
Mais il y a une nuance de taille : je possède la Domino XL et pas la Domino classique. La plus petite mortaise que je peux faire est une mortaise de 8 mm, ce qui est trop gros pour un panneau de 18 mm, panneau que j’utilise le plus couramment. Dans ce cas précis, le tourillon de 8 mm est idéal.
Je me suis posé la question d’acheter une lamello à l’époque où j’ai opté pour la Domino. La lamello possède un avantage indéniable – son prix – et presque tous les avantages de la domino, pour les petites tailles de Domino, sauf deux : l’assemblage peut bouger dans le sens du Lamello et le lamelle n’est pas utilisable sur les petites largeurs (encadrement par exemple).
Je pense que la machine universelle n’existe pas et puis je suis assez éclectique, j’aime bien varier les outils, au gré de mes envies du moment.
Mais il est clair que la Domino aura toujours ma préférence – précision et simplicité oblige – sauf dans le cas où 2 tourillons suffisent car dans ce cas, je le dis dans l’article, il est plus simple de sortir le joint génie que la Domino …
C’est tout le paradoxe de la Domino : c’est une machine conçue pour les professionnels mais qui rend accessible bien des choses à l’amateur que je suis. Dans mon cas, c’est également un achat « plaisir ».
A bientôt
J’ai du mal à comprendre pourquoi la mortaise de 8mm est trop conséquente pour un panneau de 18 alors qu’un tourillon de 8mm passe ? Tiens cependant ta réponse m’oblige une autre question : pourquoi utilise tu un système de liaison par vis (comme le kreg) plutôt que d’utiliser du domino ou un tourillon. Sur les meubles que tu as fait il y a au final très peu de chance que tu démonte… non ?
En fait, la règle de l’art veut qu’une mortaise fasse 1/3 de l’épaisseur du bois (donc 6 mm pour du bois d’épaisseur 18 mm) tandis que le tourillon doit faire la moitié de l’épaisseur (donc 9 mm idéalement mais cela n’existe pas donc 8 mm est parfait).
Pour le gabarit Kreg, je l’ai dit, je suis éclectique, j’aime bien varier les plaisirs et les techniques. Pour ne rien cacher, l’essai du gabarit Kreg visait à vérifier qu’il répondra à mon besoin futur : je recherche une vieille ferme à retaper et j’aurais sans doute besoin de la meubler rapidement.
Quoi qu’on en dise, le gabarit Kreg fait gagner énormément de temps et a un atout majeur dans sa manche : pas besoin de coller.
L’emploi des vis biaises n’était donc pas un impératif de construction mais plus une envie de tester l’outil et de montrer ce qu’on peut faire avec.
Sur ce blog, je ne prône pas le respect des règles de l’art à tout prix. Sinon, personne ne se lancerait …
Je prône au contraire que chacun trouve la voie qui lui convient car je ne pense pas qu’il y ait une seule vérité (en menuiserie comme dans bien des domaines).
Mais cela reste un vrai plaisir d’assembler à tenon / mortaise car cela respire la solidité.
Merci de ton commentaire qui m’a permis de préciser certains points techniques.
Merci à toi pour cette précision technique.
Bonjour je voudrais me procurer le joint génie caftsman hmd ne le propose pouvez me renseigner afin que je puisse me le procurer s’il vous plait
Bonsoir Gilles et merci de votre commentaire,
S’il n’est pas dispo sur HMD, je ne vois qu’un seul moyen : le commander directement sur le site du Joint Genie.
Il faut compter 15 euros de frais de port environ.
Bonne soirée
Bonjour,
tout d’abord merci pour votre site qui m’a donné envie de reprendre la fabrication de meuble (dans un appartement parisien et après le vol des mes outils j’avais arrêté). Je vais reprendre par une graaaaaaande bibliothèque pour madame. Le Kreg est là et le petit joint génie m’attire et va venir.
J’ai une petite question dont j’ai dût louper la réponse concernant la bête, l’entre-axe de chaque trou est de combien?
Merci par avance de votre réponse qui aidera le mono-maniaque que je suis à bien dormir.
Bonjour Guillaume et merci pour votre commentaire,
Il y a plusieurs entraxes comme on peut le voir sur les photos.
L’un d’entre eux est de 32 mm (le fameux, utilisé partout en ameublement) et je l’ai utilisé pour ma bibliothèque en chêne pour le réglage de la hauteur des taquets support de tablette …
Et pour les autres, j’avoue ne jamais avoir mesuré. Il y en a un inférieur à 32mm
Je vérifierai à l’occasion …
Merci pour la réponse,
le 32 me vas pour le moment, le reste je verrais et bidouillerais s’il faut ^^.