Comme vous le verrez tout au long de ce blog, la fabrication de meubles, du plus simple au plus compliqué, passe toujours par la réalisation de panneaux.
Voyons ensemble comment assembler des planches rabotées et dégauchies dans le but d’obtenir des panneaux.
Après vous avoir conseillé d’acheter du bois raboté et dégauchi, je suis désormais dans l’obligation de vous montrer comment assembler ces planches qui sont encore loin d’un meuble fini.
Rassurez-vous, c’est un jeu d’enfant.
L’article se composera de deux parties. Dans la première, nous verrons les deux assemblages que j’utilise et qui sont accessibles avec la liste de matériel « débutant ».
Dans la seconde partie, nous verrons la méthode que je recommande mais qui nécessite l’emploi d’une défonceuse … nous la réserverons aux bricoleurs de niveau « intermédiaire ».
Technique débutant : l’assemblage à plat joints
L’assemblage à plat joint nécessite des planches rabotées et dégauchies … De parfaits parallélépipèdes en somme.
Il consiste ensuite à encoller 2 à 2 les chants des différentes planches avec une colle à bois adaptée puis à serrer l’ensemble afin d’obtenir le panneau aux dimensions souhaitées.
Pour cela, procédez selon la méthode suivante :
- Choisissez des planches qui s’accordent bien entre elles afin d’obtenir au final un panneau harmonieux
- Veillez à changer l’orientation des fibres du bois d’une planche à l’autre comme le montre la photo ci-dessous
Comme on peut le voir ici, les fibres dessinent des arcs de cercles – je vous rappelle que les troncs sont ronds à la base 😉 – tantôt vers le haut, tantôt vers le bas. Le but du jeu est d’alterner d’une planche à l’autre
En effet, cette étape, qui n’a l’air de rien, permet de limiter la déformation du plateau dans le temps. Si les fibres étaient toutes dans le même sens, le plateau aurait tendance à bomber. Cet effet est d’autant plus important que le plateau final est large. Par ailleurs, retenez qu’il vaut mieux assembler des planches de faibles largeurs, même si cela demande un tout petit peu plus de travail.
- Chosissez une colle adaptée. Pour simplifier, si votre meuble est destiné à rester à l’intérieur, contentez-vous d’une colle blanche classique. Si votre meuble est employé en extérieur, préférez une colle en polyuréthane, plus résistante.
- Encollez chacun des chants des planches en veillant à bien répartir la colle.

- Serrer le tout à l’aide de serre-joints. N’importe quel type de serre-joint fera l’affaire. Néanmoins, je dois bien reconnaitre que les dormants sont idéaux pour cette opération.
- Essuyer le surplus de colle à l’aide d’une éponge humide. Sans quoi le travail de finition sera rendu plus difficile par la suite. Il sera peut-être même impossible d’obtenir certains rendus parfaitement.
- Fixer des tasseaux dans le sens perpendiculaire des planches à l’aide de serre-joints toujours – je vous avais bien dit que vous n’en aurez jamais assez ! Le but de ces tasseaux est d’empêcher le plateau de bomber lors du serrage. Ils sont importants car ils vous garantissent l’obtention d’un panneau parfaitement plan.
- Attendez le temps indiqué par le fabricant de la colle et le tour est joué … il ne vous reste plus qu’à couper le panneau aux dimensions souhaitées ainsi qu’à poncer les éventuels petits désaffleurs entre les planches. Un désaffleur est une différence de niveau entre 2 planches collées. Cela arrive souvent avec l’assemblage à plat joints … c’est pourquoi je lui préfère une autre technique, que nous verrons dans la 2ème partie de cette leçon.
Assemblage à plat joints renforcé par des tourillons
L’assemblage à plat joint est facile à réaliser et nécessite peu de matériel. Il est assez solide. Souvent, les colles modernes sont plus solides que le bois !
Mais il faut tout de même le limiter à des usages pas trop contraignant pour le bois : plateau de petite table, côté d’un meuble …
Pour le renforcer, il existe différentes techniques mais une seule est accessible avec le matériel débutant : il s’agit de l’assemblage de tourillons.
Cette assemblage nécessite peu de matériel également, c’est pourquoi les débutants se tournent souvent vers lui. Il s’agit à mon sens d’une erreur car c’est l’assemblage qui nécessite le plus de précision.
Nous verrons malgré tout dans une prochaine leçon quelques techniques permettant d’assembler facilement des tourillons. Patience donc …
Bref, vous l’aurez compris, je ne recommande pas cet assemblage.
Voilà, cette première partie est terminée, nous verrons ensuite l’assemblage que je recommande et pourquoi.
Cela vous a-t-il donné envie de vous lancer ? Quel assemblage préférez-vous ?
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bonjour, je viens de dévorer le site et tous les articles.
Merci pour tous ces précieux conseils si bien dispensés et très faciles et plaisants à lire.
Merci pour le compliment !
Cela fait plaisir d’avoir un retour …
En effet, j’essaie de vulgariser de mon mieux les infos que j’ai eu du mal à trouver quand je me suis lancé il y a un an … et je ne savais pas si les leçons étaient assez simples et compréhensibles pour les débutants.
Visiblement c’est le cas, merci !
Je confirme, la leçon est super, assez détaillée et plaisante a lire.
Je ne fait pas vraiment de panneaux comme ça, je me dis que la colle ne tiendra pas, mais ça donne envi d’essayer. En effet, je fais (ou faisait!) partie de ceux qui pensent qu’il faut absolument des tourillons.
On attend la partie 2 !
tu peux essayer, les colles modernes sont archi résistantes ! (plus que le pin en tout cas).
Je l’ai fait de nombreuses fois (notamment pour une petite table pour mes filles).
Pour les tourillons, si tu arrives à les placer avec précision, c’est un plus.
Malheureusement, la plupart des débutants n’y arrivera pas et galèrera inutilement.
C’est pourquoi je ne le recommande pas.
Maintenant, si vous savez le faire, ce n’est que mieux … bien que pas absolument nécessaire dans la plupart des cas.
Et si vous avez une défonceuse, il y a bien plus pratique que les tourillons (la suite bientôt 😉 )
Merci pour ces articles, très instructif!! J’arrête les tourillons 🙂
merci à vous !
content de vous être utile !
attention toutefois, les tourillons ne sont pas à jeter pour autant … mais disons que pour la réalisation d’un panneau, ce n’est pas le meilleur moyen à mon avis 😉
nous verrons dans une prochaine leçon qu’ils ont leur rôle à jouer en menuiserie malgré tout …
Ho oui, ça à l’air simple à vous voir faire ! En tant que débutant ça ferait presque peur de se dire que la colle suffit. Pour un meuble d’intérieur si les enfants ont tendance à s’appuyer déçu on craindrait un décollement.
En tout cas merci beaucoup, toutes vos fiches sont très utiles !
et pourtant la colle suffit ! Dans une grande majorité de cas … pour les besoins standard …
faites l’essai et vous me direz … 😉
Bravo. Que c’est bien les bonnes photos, les commentaires intelligents et les conseils avisés…pour des bigauchers comme moi!
Surtout ne vous arrêtez pas, votre œuvre est d’utilité publique.
On ne peut pas vraiment parler d’oeuvre mais votre commentaire me fait chaud au coeur.
Merci !
Bonjour,
J’ai fait mon premier assemblage ce week-end, en suivant votre leçon, merci 😀
Néanmoins, un petite question : j’ai bien enlevé le surplus de colle au-dessus du panneau… mais quid d’en dessous ?
Je n’ai pas de défonceuse (donc pas possible de faire l’autre technique pour le moment) et je n’ai pas de rabot (enfin pas de véritable type juuma ou veritas). J’ai donc enlevé la colle en-dessous au racloir et ciseau à bois, puis 5min par face à la ponceuse excentrique grain 120.
Bons copeaux !
Bonsoir,
Il faudrait que j’amende un peu la leçon pour préciser ce point.
En effet, je me suis rendu compte qu’il valait mieux attendre que la colle sèche un peu (mais pas complètement) pour l’enlever. En effet, elle s’est solidifiée un peu et coule beaucoup moins. Elle a un aspect pateux qui se retire facilement.
En revanche, il ne faut pas attendre qu’elle sèche complètement sinon c’est un peu fastidieux à retirer (racloir + ponceuse est également la méthode que j’utilise).
Voici donc ce que je fais désormais :
1- j’enlève toujours le plus gros à l’éponge humide sur le dessus
2- au bout d’environ une heure (moins l’été car la colle sèche plus vite), j’enlève les serre-joints et j’enlève la colle sur l’autre face avec un vieux ciseau à bois et une éponge humide (la colle reste pateuse et reste très facile à retirer)
3- puis je remets les serre-joints par acquis de conscience (mais avec les colles modernes, je me demande si c’est bien nécessaire)
4- ensuite, un léger coup de racloir + ponceuse et le tour est joué
La colle, c’était ma hantise jusqu’à ce que je procède de la sorte. Mais il vaut mieux trop de colle que pas assez pour ce type d’assemblage.
Sans défonceuse, il reste la solution d’un gabarit pour poser précisément des tourillons … je propose quelques pistes dans la leçon suivante, qui sont applicables pour réaliser des panneaux.
je suis un débutant et je trouve se site trés agréable pour améliorer grandement ma technique merci a toi.
en ce qui concerne les colles modernes pour les assemblages je fait de petites entailles sur les champ plat (dans la longueur) qui me permette d’augmenter ma surface d’accroche et d’avoir des cavités absorbant les excédent de colle je finit avec les mêmes solutions racloir + ponçage je me demande ci je fait bien ou ci je m’embête pour rien.
Bonsoir,
C’est sans doute mieux de faire comme vous le faites.
Mais de ma propre expérience, cela n’est pas nécessaire. Je n’en fais jamais et je n’ai jamais eu de problème de décollage.
A mon avis, la colle réussit elle-même à se frayer un chemin au milieu des fibres du bois.
Salut,
En ce qui concerne la largeur de planches recommandée pour ce type d’assemblage, je me demandais si 15 cm est acceptable.
De même en ce qui concerne l’épaisseur : à partir de combien (15, 20 mm) Est-ce raisonnable ?
J’ai fabriqué des panneaux et j’ai constaté 2 problèmes :
1) beaucoup trop de désaffleures
2) les planches n’étaient pas toutes jointives aux extrémités : je me demande d’où cela peut bien provenir et comment y remédier (j’utilise les mêmes têtes de serre-joints dormants que sur les images du billet)
A bientôt.
Bonsoir,
Pour la largeur des planches, il faut trouver un compromis entre grande largeur (gain de temps mais plus de déformation) et petite largeur (il faut plus de planches mais ça se déforme moins).
Ensuite, je ne suis pas rentré dans les détails mais des planches découpées sur dosse (périphérie du tronc) se déforme plus que des planches sur quartier (centre du tronc). J’aurais l’occasion d’en faire une leçon un peu spéciale.
Pour l’épaisseur, j’ai déjà assemblé 15mm sans souci et on peut descendre en dessous (attention le plateau a tendance à bomber au serrage).
Pour les desaffleures, c’est malheureusement monnaie courante avec cet assemblage. Difficile de les éviter à 100%. Pour y remédier, il faut ajouter des tourillons (difficile) ou mieux des lamellos ou des dominos.
Sinon, passez sur des assemblages à rainures et languettes ou rainures et fausses languettes comme expliqué dans la 2e partie de la leçon.
Enfin, si les planches sont jointives partout sauf au bout, je ne vois qu’une explication : les planches n’étaient pas parfaitement rabotées et dégauchies. Autrement dit, le chant n’était pas parfaitement rectiligne … car visiblement, il n’y avait pas de pb de colle ou de serrage …