Aujourd’hui nous accueillons Boris Beaulant, du Blog éponyme. Son site internet propose des réalisations en bois toutes plus étonnantes les unes que les autres !
J’accueille aujourd’hui Boris Beaulant du blog éponyme. C’est un bricoleur touche-à-tout assez étonnant. Découvrons-le de ces pas …
Bricoleur amateur – Bonjour Boris, pour que les lecteurs comprennent qui tu es, peux-tu te présenter ?
Boris – Bonjour Yoan, je suis un ingénieur télécom de 32 ans qui aime avant tout se savoir libre de faire les choses par lui même. Alors, avec cette idée, on finit par être un peu le bricoleur touche à tout. On aime parcourir la campagne à vélo et se réjouir de partager un beau paysage.
Bricoleur amateur – En tant que bricoleur, comment te définirais-tu ? et pourquoi ?
Boris – Peut-être que le mot qui me définirait le plus en tant que bricoleur, c’est rêveur. Parce que sans cette part de rêve le bricolage n’aurait pour moi pas du tout le même sens. Je crois que chaque projet, il faut avant tout savoir le rêver. Et pour réaliser des rêves, il y a une part de défi. Le défi de concrétiser une idée en projet. Une part d’inconscience aussi pour ne pas commencer à compter ses heures.
Bricoleur amateur – Je suis totalement en phase avec ce point-là et je crois que je fonctionne comme toi. Peux-tu nous dire comment tu as commencé à travailler le bois ? Dans quelles circonstances ?
Boris – Je crois que j’ai commencé à travailler le bois vers 6-7 ans quand j’ai eu un petit établi en bois pour noël. Pour la petite histoire, la particularité de cet établi, c’est qu’il avait une taille normale pour un enfant de mon âge et que tous les outils étaient fonctionnels, même les plus tranchants. Le plastique ne régnait donc pas en maître sur ce jouet et au lieu de trouver place dans la chambre, il savait recevoir poussière et copeaux dans le sous-sol de la maison. Et même si au premier abord, ça semblait être la panoplie du parfait menuisier de catalogue, je n’en étais pas moins fier. J’avais en main les outils pour faire de grandes choses. Enfin pour un enfant de cet age. L’ambition de mes projets de l’époque eut vite raison des outils. Et bientôt je commençais à lorgner sur les outils des grands !
Bricoleur amateur – A quelle moment la passion est-elle apparue ?
Boris – J’ai toujours aimé fabriquer de mes mains. En papier, en carton ou en bois et cela depuis tout petit. Mais c’est vrai que je n’apposerais le mot passion autour de tout ça que lorsque j’ai vraiment pu commencer à m’arranger un espace dédié à la fabrication d’objets en bois. Et même si j’ai commencé dans ma chambre d’étudiant quelques bricolages, c’est qu’après mes études que j’ai vraiment consacré beaucoup de temps à travailler le bois.
Bricoleur amateur – quel est ton meilleur souvenir de bricoleur ?
Boris – Mon meilleur souvenir de bricoleur remonte à l’age de 12-13 ans quand j’ai trouvé presque par hasard à rendre la « casse à savon », que je me fabriquais à l’époque, plus solide. Construite à partir de roues de tondeuses et de trois bouts de bois, ce bolide de l’extrême pliait inexorablement sous mon poids. Je rêvais du bel essieu mais n’avais pas les moyen de le fabriquer. Alors seules des petites équerres pouvaient venir maintenir les roues. Puis un jour à force de montage / démontage, un placement plus judicieux vient à rendre l’ensemble très robuste.
Ce qui a été magique à ce moment là, c’est pas tant la manière dont était fixé tout ça que le fait que je venais de découvrir qu’en persévérant, la solution peut se révéler d’elle-même. Et ça, c’est un beau souvenir.
Bricoleur amateur- le pire ?
Boris – Le pire souvenir … il se peut qu’il y en ait plusieurs. Et d’une façon générale, ce qui me laisse la trace la plus désagréable, c’est l’échec d’un projet. J’ai eu il y a quelques années l’envie de fabriquer une remorque plateau à atteler derrière mon vélo. En soit rien de vraiment complexe, si je ne m’étais pas mis en tête de réaliser les jantes des roues en bois. C’est assez difficile d’avoir l’idée de la méthode de fabrication, de penser avoir les outils pour, mais de ne pas réussir à mener le tout à terme. Le pneu n’a jamais voulu tenir dans la jante et j’ai abandonné l’idée de cette remorque.
Bricoleur amateur- Y-a-t-il une réalisation dont tu es particulièrement fier ?
Boris – Je crois être assez perfectionniste. Alors concrètement, je pense que j’aurai toujours à redire sur mes réalisations. Mais je pense quand même que la réalisation qui remporte mes faveurs, c’est mon Zélo, un tricycle couché (en gros une chaise longue avec trois roues et des pédales) que j’ai réalisé avec un cadre en bois en lamellé collé. Il est l’aboutissement de mon rêve d’enfant de me fabriquer une voiture à pédale. J’en suis fier aussi, parce qu’après plus de 4000km, des journées entière sous la pluie, plusieurs pays visités, un tonneau à plein vitesse, il est intact. Il roule comme au premier jour et me procure les mêmes sensations de liberté à glisser sur les routes. C’est un projet qui a pris environ une année à voir le jour (conception et réalisation), mais qui est très fidèle à l’image que j’avais dans la tête dès le départ.
Un tricycle en bois fabriqué par Boris
Bricoleur amateur – Parle-nous maintenant de ton blog, comment est-il né ?
Boris – Mon blog est né en 2006 d’une envie de mettre à disposition mes différentes réalisations.
Dans mon entourage, personne ne touche de près ou de loin aux métiers du bois. Alors tout ce que j’ai pu faire, je l’ai appris à la force de l’erreur. Mais aussi et surtout par la générosité des bricoleurs du monde qui partage leur passion sur internet.
Et autour de ce blog, j’avais envie de redonner là où j’avais beaucoup appris.
Bricoleur amateur – Effectivement, je suis aussi parti de zéro donc je partage ton opinion. Vive internet et ceux qui passent un peu – beaucoup ? – de temps à partager leur savoir. Je crois savoir qu’un deuxième site est en préparation ?
Boris – Oui, le format blog n’a jamais vraiment été en adéquation avec ce que je voulais en faire. La structure même était à mon sens trop généraliste pour n’y publier que des réalisations sans que ça devienne vite brouillon. Mais un blog peut se créer en trois cliques, alors je me suis lancé comme ça.
Depuis, l’idée a muri et évolué.
Quantité de choses intéressantes pour le bricoleur sont publiées chaque jour sur les forums, les blogs et les sites spécialisés. Mais à mon sens, l’information est trop vite noyée.
Pour moi deux choses sont essentielles pour ne pas perdre l’envie de contribuer à cette richesse. La simplicité et rapidité de la publication, ainsi que l’indexation des contenus pour les rendre tous accessibles par quelques mots clés de recherche et cela de façon automatique. Par ailleurs la participation à l’effort de partage ne doit pas être dévoreuse de temps pour ne pas être reléguée au second rang des priorités.
Je me suis vite rendu compte que quitte à faire un outil qui réponde à ces exigences, autant l’ouvrir à tous. De par mon métier, je côtoie beaucoup l’univers de l’open source et dans un sens, c’est cette philosophie du partage universel qui a guidé la création de ce nouveau site.
Voilà comment est né L’Air du Bois, un projet de « portail » qui pour moi se veut être un complément de ce qui se fait déjà. Son côté vitrine peut être vu comme un point d’entrée intéressant pour rebondir ailleurs et guider le bricoleur ou tout simplement lui donner envie, lui donner des idées.
C’est vraiment l’esprit collaboratif qui guide l’existence de ce portail. Chacun est libre d’y contribuer à sa manière, à son rythme.
De plus des mécanismes issus des réseaux sociaux peuvent permettre de rester informé de façon passive de ce que l’on aime suivre.
Bricoleur amateur – Que peuvent trouver mes lecteurs sur ton site ?
Boris – Principalement, L’Air du Bois est une vitrine ouverte à tous les bricoleurs qui veulent partager autour de leurs créations et cela même de façon très occasionnelle.
Mais c’est aussi un espace où chacun peut y déposer ce qui entoure la concrétisation d’un projet, les plans, le lieu de fabrication (l’atelier), les sources d’inspiration, les questions qu’il s’est posées.
C’est un espace ouvert à l’interaction et à l’échange entre les bricoleurs pour permettre de rebondir.
Ce que tes lecteurs peuvent trouver sur L’Air du Bois, c’est un espace pour exposer leur mise en pratique des conseils et pas-à-pas que tu proposes au fil de tes articles. C’est aussi le moyen de partager autour de son travail sans chercher à maintenir son propre espace de partage.
Chaque contributeur reste l’entier propriétaire de ce qu’il publie. La seule chose est qu’il accepte de rendre ses contributions accessibles publiquement.
Bricoleur amateur – Réalises-tu tes meubles toi-même ? tous ?
Boris – Oui, mais pas tous, à mon grand regret. Mais beaucoup de mes meubles les plus utiles sortent de l’atelier.
Je pense qu’au delà de l’aspect financier, qui reste discutable dans bien des cas, c’est la satisfaction et la sensation d’indépendance qui sont les plus agréables dans la fabrication de ses propres meubles. Ils sont ainsi à notre image, et dans certaines mesures à notre goût.
Bricoleur amateur – De quel matériel disposes-tu pour cela ?
Boris – Au fil du temps, on finit toujours par s’équiper de mieux en mieux … ou au moins de plus en plus. Quitte parfois à se suréquiper. Mais c’est vrai que l’outil qui m’a ouvert le plus de possibilités, reste la combinée bois 5 opérations. Avec une utilisation presque inévitable de la scie circulaire avec chariot raz de lame et de la raboteur / dégauchisseuse quand on s’attaque au massif.
Mais avant ça, j’ai déjà réalisé nombre de choses dont j’étais fier avec uniquement de l’électroportatif (perceuse, défonceuse, ponceuses).
La grosse différence, c’est que plus l’outillage est précis, plus on est efficace et moins on passe de temps à corriger ses erreurs. Mais ça ne change en rien ce que l’on est vraiment capable de faire. Seule l’imagination préside dans ce cas.
Un autre outil qui a fini par prendre une place importante dans l’atelier, c’est la scie à ruban. Tant pour débiter du tronc en attente de séchage que pour trancher de grosses sections pour faire du panneau.
A mon grand regret, je possède assez peu d’outils manuels. Je pense que j’aurais certainement dû commencer par là … mais dans un sens, la qualité étant un facteur déterminant, le prix l’est aussi. Donc, il était peut-être préférable d’attendre.
Mon dernier outil indispensable, si on peut parler d’outil, c’est mon atelier. Un endroit dédié, c’est déterminant. Un endroit organisé pour cette fonction, un endroit qui ne reçoit rien d’autre, un endroit où on se sent bien.
Bricoleur amateur – Oui, l’atelier est un endroit important pour moi aussi. Si tu ne pouvais garder qu’un seul outil, ce serait lequel ? et pourquoi ?
Boris – D’un point de vue logique, je garderais la combinée, si on peut parler d’un seul outil. Mais d’un point de vue sentimental, je garderais ma scie ruban. Parce que c’est un outil d’un autre age. Un outil qu’il est magique de voir tourner. Une machine imposante, tout en fonte de près de 300kg qui n’a que faire des notions de sécurité et qui a su traverser le temps et est restée entièrement utilisable. C’est pour moi la belle preuve qu’un outil peut être fabriqué pour durer et se transmettre.
Bricoleur amateur – Oui mais ce n’est malheureusement plus trop dans l’air du temps. A ce sujet, aurais-tu une astuce à partager avec mes lecteurs ?
Boris – Arf, la plus belle astuce, c’est de se créer ses propres astuces. Ça pousse à réfléchir à ce que l’on fait, à repousser les limites de ce que l’on croit possible. Et ainsi de faire de nouvelles choses sans attendre.
Un buffet-vaisselier fabriqué par Boris
Bricoleur amateur – Pour finir, quel conseil donnerais-tu à tous les débutants qui lisent mon blog ?
Boris – Je conseille à tous les débutants de foncer. Il n’y a pas plus belles choses que de réaliser de ses propres mains. Rome ne s’est pas fait en un jour, alors il ne faut pas se laisser accabler par les ratés, ça prend du temps. Il faut savoir apprendre de ses erreurs pour avancer, s’équiper. Je crois que c’est vraiment important de ne pas se suréquiper trop rapidement. L’outillage peut être déterminant dans ce que l’on fait. Mais il ne fait rien tout seul. Alors il faut mieux privilégier les petites astuces qui développent la créativité que les gros outils qui semblent tout faire.
Bricoleur amateur – Un dernier mot ?
Boris – « Partageons ». Partageons cette passion du travail manuel, parce que c’est la plus belle façon de faire perdurer des savoir-faire qui se perdent trop vite. Parce que la fabrication en série en usine n’est pas la seule possibilité qui s’offre à nous. Parce qu’un objet ça peut se transmettre et qu’il n’a pas forcément une durée de vie programmée.
Bricoleur amateur – Merci Boris pour ce partage. J’invite tout le monde à visiter ton blog de ce pas !
Quant à vous, je vous dis à très bientôt sur FDM !
ps : Les photos sont publiées avec l’aimable autorisation de Boris.
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Wow, son trike est vraiment super. Le reste aussi d’ailleurs, mais les contraintes qu’encaisse un vélo rend la chose d’autant plus impressionnante !